Feuilles mortes, épluchures, reste de repas, résidus de tonte, essuie-tout… la maison et le jardin produisent une quantité considérable de déchets. Plutôt que d’aller à la déchetterie pour s’en défaire, que diriez-vous de les transformer en compost ? Surnommée l’or noir du jardinier, cette substance 100 % naturelle constitue un engrais et un amendement de qualité. Retrouvez dans ce tutoriel quelques conseils et règles de base pour fabriquer votre propre compost !
Qu’est-ce que le compost ?
Le compost est un fertilisant réalisé à partir de déchets d’origine animale et végétale. Ces derniers seront décomposés par des micro-organismes (champignons, bactéries…) et des macro-organismes (insectes, vers de terre…) pour ensuite produire un engrais biologique qui nourrit les végétaux, favorise leur développement et renforce leur résistance.
Pourquoi réaliser du compost ?
Si ce fertilisant brun, semblable à un terreau de jardinerie, est si prisé des jardiniers, c’est parce qu’il offre un certain nombre d’avantages. En effet, le compost permet de :
- Maintenir la fertilité du sol: le compost rétablit les éléments nutritifs épuisés par les précédentes cultures.
- Restituer l’humus: l’humus est une couche facilement dégradable formée par la décomposition des éléments végétaux et organiques. Sa régénération au sein de votre jardin est garantie par l’épandage de compost.
- Recycler les déchets de la maison: la création de compost via le recyclage des déchets végétaux et organiques s’inscrit dans une démarche écologique et environnementale. C’est un geste vert qui participe au développement durable.
Comment se déroule le processus de compostage ?
En présence de conditions favorables, les déchets récoltés sont décomposés par diverses organismes et se transforment en un fertilisant riche en éléments nutritifs. Le bon déroulement de ce processus requiert la présence d’oxygène et de chaleur.
2 phases se produisent dans un processus de compostage :
1) La dégradation aérobie intense : les déchets encore frais se décomposent et se transforment en compost frais. Durant ce phénomène, la température au cœur du compost se situe entre 50 et 70 °C sous l’action de l’oxygène et des bactéries.
2) La maturation : ici, la température commence à diminuer et tourne aux alentours des 35 °C. Cette étape est marquée par la biosynthèse des substances humiques par des macro-organismes (lombric, insectes…) et des champignons. Le compost frais se transforme alors en compost mûr.
Bon à savoir : Plus le tas de compost est volumineux, plus la montée en température sera considérable, ce qui va accélérer le processus de compostage.
Les différentes techniques de compostage
Il existe 3 méthodes de compostage. Votre choix dépendra avant tout de vos disponibilités et de la place mobilisable.
1) Le compostage en surface
C’est certainement la technique la plus simple à réaliser. Il vous suffit de mettre directement sur le sol à cultiver les matières à composter. Vous éviterez ainsi les actions d’épandage et de mise en tas.
2) Le compostage en tas
Le compostage en tas consiste à mettre en place un amas de compost sur le sol. Les matières sont disposées les unes sur les autres. L’avantage principal de cette méthode est la rapidité du processus de compostage. Par contre, elle requiert plus de temps de travail (épandage, mise en tas) et surtout de l’espace.
3) Le compostage en silo
Cette technique de compostage est particulièrement indiquée si vous ne disposez pas d’une grande surface. Elle consiste à mettre les matériaux dans un récipient appelé silo (ou composteur). Ce dernier peut-être un cube en bois ou bien un cylindre de grillage recouvert par un film plastique.
Quels déchets composter ?
Généralement, tout ce qui est vert (c’est-à-dire qui provient de la terre) peut-être composté. Pour faciliter la tâche des micro-organismes et accélérer le processus de compostage, n’utilisez que des déchets broyés. N’oubliez pas non plus de maintenir l’équilibre entre les matières sèches (sciures, feuilles sèches…) et les matières humides(épluchures, reste de repas…) afin d’enrichir le compost. Dans tous les cas, évitez les déchets qui se décomposent lentement.
Voici 2 tableaux pour vous aider à y voir plus clair.
Les matières compostables
Provenant du jardin | Provenant de la maison |
· Feuilles mortes · Plantes et fleurs fanées · Résidus de tonte · Herbes sèches · Sciures, résidus de bois · Mauvaises herbes (non grainées) | · Épluchures de fruits et légumes · Peaux d’agrumes (mais en petite quantité) · Reste de repas (sans viande ni os) · Feuilles de thé · Marc de café · Croutes de fromage · Coquilles d’œufs broyés · Pomme de terre broyée · Huile de cuisine (en petite quantité) · Essuie-tout (mouillé) · Papiers et cartons broyés · Tissus d’origine naturelle comme le lin ou le coton |
Les matières non compostables
Provenant du jardin | Provenant de la maison |
· Cendre de charbon · Sable · Bois traité · Plantes malades · Plantes grainées | · Litières non biodégradables · Viandes, os, poissons qui pourraient attirer les rongeurs et les chiens · Produits laitiers · Métaux · Plastiques · Verres · Papier imprimé (journal…) et glacé · Tissus synthétiques comme le polyester ou le nylon · Produits chimiques · Huile de synthèse |
Comment faire soi-même son compost ?
Voici quelques conseils indispensables pour réaliser son propre compost :
- Remuez une fois par semaine le tas avec une fourche. Cela permettra de l’aérer et de favoriser le processus de décomposition.
- Pour accélérer le compostage, pensez à utiliser du purin d’ortie. Utilisé pur, ce dernier agit en tant que puissant activateur de compost.
- Vérifiez régulièrement la température au cœur du compost. Si la température dépasse les 70 °C, aérez le tas. Si par contre, elle descend sous la barre des 30 °C, ajoutez des déchets verts frais comme des épluchures de légumes et un activateur de compost (purin d’ortie) afin de rebooster l’action des micro-organismes.
- Faites attention à l’excès d’humidité. Non seulement cela favorise le dégagement de mauvaises odeurs, mais retardera également la décomposition des déchets. Si votre tas est trop riche en eau, pensez à ajouter des herbes sèches. Et pour le protéger des intempéries, vous pouvez vous servir d’une bâche à œilletons.
Et enfin, récoltez votre compost après 6 mois de fermentation. Utilisez un tamis pour obtenir un fertilisant homogène. Récupérez ensuite les morceaux encore grossiers et remettez-les dans le tas.